La randonnée est habituellement touristique, mais aujourd’hui, avec la brume et le mauvais temps qui s’annonce, tout le monde est resté au refuge. Je suis seul sur les chemins de montagne. Je grimpe sous l’orage qui tonne au loin. Çà me rappelle mon aventure au Népal, quand j’ai été pris par la tempête en pleine nuit à 5000m. Pas de très bons souvenirs. 

Après deux heures de marche, je m’arrête au 4ème lac, « le rein » pour casser la croute. De mon point de départ à 2000m, j’ai grimpé à 2300m. Pour voir les deux derniers lacs, il me faut passer un nouveau mur de 300m. J’observe le sommet sur lequel je dois grimper, enneigé et caché par la brume. En montagne, avant de monter, il faut être sûr qu’on pourra redescendre.

Une heure plus tard, l’orage ne tonne plus. Le brouillard s’est épaissi, mais il me semble que j’ai une fenêtre de plusieurs heures sans pluie. Je tente l’aventure. Mon sac de 40 litres sur le dos, je m’élance seul vers le sommet. Je passe une magnifique cascade gelée pour arriver au 5ème lac, l’oeil. Il est couvert de brume, à moitié gelé. Il n’y a personne. À 2500m, le silence est doux, cotonneux. Je continue de grimper, au milieu des nuages. 

La dernière portion est la plus difficile. Le chemin est recouvert de neige. Avec mes New balance aux pieds, à 2600m, c’est du suicide. Je contourne en passant par les pierriers, et arrive tant bien que mal tout en haut après un peu d’escalade. Je ne conseille pas ce genre d’activité aux amateurs de montagne. 

Regardez sur la dernière photo comme j’ai été récompensé de mes efforts !! Je n’ai jamais vu le 7ème lac, la larme. Obligé de revenir !