Le tourisme post soviétique en Géorgie
Le tourisme post soviétique en Géorgie
Pourquoi je parle du tourisme post soviétique en Géorgie :
J’ai adoré la Géorgie, un des derniers pays où on peut retrouver un certain art de vivre européen d’avant les années 2000. Mais quand on voyage il faut savoir où on met les pieds. Le pays est encore très marqué par les différents conflits avec la Russie, et le rapprochement avec l’UE est un point de friction. Que vous visitiez l’est, l’ouest, la capitale ou le Nord du pays, vous vivrez la dualité de ce pays.

La Géorgie en roadtrip :
Nous traversons la Géorgie en roadtrip pendant ce chaud été 2024 (allez voir mon article complet !). Après avoir visité les montagnes de la Svanétie et fait une rando impressionnante à Mestia, nous traversons le pays à l’horizontale pour arriver à sa capitale, Tbilissi. Funfact amusant, la chine est en train d’investir massivement en Géorgie, et refait les routes du pays. Il sera bientôt facile de joindre Koutaissi et Tbilissi par la route et le train. Pour nous, c’était surtout bouchons et travaux !


L'histoire d'un pays occupé :
Un peu comme la Bulgarie, le pays a subi des siècles d’occupation par les Perses puis les Ottomans avant d’être libéré par les Russes au 19ème siècle. La liberté est de courte durée puisque le pays est intégré à l’URSS. Contrairement à la Bulgarie (qui sont aujourd’hui pro Russes) cette intégration ne se fait pas sans heurts, et c’est l’armée rouge qui doit envahir le pays en 1921 pour forcer l’entrée dans la sphère soviétique.
Staline lui même étant né en Géorgie à Gori, il est inconcevable que le pays ne soit pas soviétique. L’accès à la mer noire rend de plus le pays trop stratégique pour Moscou.
Mais le pays ne se soumet pas. Comme la Pologne l’Ukraine et la Finlande, la Géorgie fait partie des pays qui ont le plus lutté contre la Russie. Au 19ème siècle, en 1921, en 1989 puis en 2008. Aujourd’hui, 20% du territoire est occupé par les Russes.


L'héritage contrasté du passé commun :
Après la chute de l’URSS, la Géorgie s’émancipe. Mais le siècle précédent laisse des traces : 40% de la population est russophone, ce qui peut étonner quand on va y faire un tour ! C’est un des rares endroits sur la planète où quand on s’éloigne des villes on trouve enfin des gens qui ne comprennent pas l’anglais ! Rien que pour çà il faut visiter ce pays.
Un peu vexée, la Russie tourne le dos au pays, qui s’effondre économiquement. C’est cette transition économique qui crée un schisme au niveau du pays : environ la moitié (surtout les plus âgés) regrettent le communisme, alors que la jeunesse veut s’approcher du rêve de liberté que représente l’Europe.
Et çà se voit ! Tbilissi est clairement une ville européenne jeune et pleine de vie. La Kakhétie a tout pour attirer le tourisme haut de gamme. Mais dès qu’on s’éloigne au Nord, dans les montagnes ou à l’est, où les plages sont un lieu de villégiature Russe, la donne est différente.


Le tourisme Post Soviétique en Géorgie :
Tout d’abord une chose : malgré la guerre entre l’Europe et la Russie, le pays est safe. La Géorgie est une belle porte d’entrée pour ceux qui s’intéressent à la culture Russe, et surtout aux gens.
En dehors des rencontres que vous ferez (vos hôtes, les taxis…) vous pourrez visiter des monuments comme la chronique de Géorgie à Tbilissi (photo de droite) le téléphérique de Koutaïssi, les sanatoriums abandonnés de la région d’Imereti…
D’un autre côté, le tourisme devient un vecteur identitaire :
- Le vin est mis en avant comme pilier d’une civilisation pré-soviétique (8000 ans d’histoire)
- Le patrimoine religieux devient central, comme un pied de nez aux répression de l’époque de l’URSS
- Les stations balnéaires s’ouvrent au tourisme européen.
L’évolution du tourisme est un vrai marqueur de la transition du pays de l’est vers l’ouest et témoigne de sa dualité, peut être encore plus que dans les autres pays de l’ex URSS.

Peut on faire une visite à thème "soviétique" de la Géorgie ?
Clairement ! Comme je le dis plus haut, le pays est à mi chemin entre l’Europe et la Russie.
Si vous avez besoin d’aide, notamment pour le choix du quartier qui vous correspond et les hôtels (j’ai plusieurs partenariats directs), écrivez moi via Odyssélux ! Et si vous voulez discuter de pourquoi je pense que Tbilissi est une capitale européenne, c’est pareil !
La liste des lieux de pèlerinage soviétique :
À Tbilissi :
- Le palais du gouvernement soviétique
- L’hôtel Iveria (radisson Blu)
- Monument du chronomètre Géorgien
Chiatura, la ville minière suspendue dans le temps et ses téléphériques.
Le vieux train soviétique de Zugdidi
Les téléphériques comme à Kutaïssi en pleine ville.
Gori, la ville natale de Staline. Il ne reste plus grand chose, mis à part son wagon blindé, un musée conservé en l’état depuis la fin de l’URSS. Sa statue a été retirée en 2010.
Pourquoi j'écris cet article ?
Sans le vouloir, je me suis spécialisé dans la visite des pays de l’ex URSS. De la Finlande à l’Ouzbékistan, je les ai presque tous visités. Et si souvent il y a un gap culturel qui m’empêche de vraiment me sentir proche de ces pays qui aspirent aujourd’hui à l’Europe, j’ai enfin trouvé un pays qui fasse le pont entre nos deux cultures.
Étant en plus féru d’histoire, je ne pouvais pas me passer d’un article qui explique un peu plus le contexte de ce pays aux voyageurs qui comptent s’y frotter. Il est inconcevable de ne pas découvrir la Géorgie sans avoir en tête son histoire Russe.
En Conclusion :
Malgré mon expérience des pays de l’est, j’ai été très marqué (positivement) par la dualité que possède encore la Géorgie. Même si le communisme est loin, le fantasme d’un âge d’or révolu et la ruée vers l’or de l’Europe a une saveur particulière pour les Européens comme moi qui en connaissent les côtés négatifs. La Géorgie, elle, conserve la fougue des pays qui ont connu l’occupation il y a peu. C’est décidément un de mes coups de coeur à quelques heures seulement de Paris !
J’ai visité la Géorgie en Juillet 2024. Il faisait chaud, et toutes les routes étaient en travaux… Retrouvez mes autres articles sur la Géorgie :