Être Tomb Raider à Samarcande en Ouzbékistan
Être Tomb Raider à Samarcande en Ouzbékistan
Tomb Raider, carrément ?
L’Ouzbékistan était tout en haut de ma liste depuis des années. Principalement à cause de Samarcande et de ses immenses Médarsas aux façades colorées de bleu. Quand je pensais à cette capitale de l’antique route de la soie, j’imaginais le désert et les temples, les tombes perdues et la musique d’Indiana Jones. Je dois dire que la réalité a pour une fois dépassé la fiction. Samarcande n’est pas une ville morte, c’est un musée à ciel ouvert qui a su conserver les preuves de sa grandeur passée. Facile et sûre, je conseille sa visite à tous types de touristes. Il faut avouer que çà claque de dire qu’on a visité l’Ouzbékistan non ?

Même les aficionados de géographie connaissent mal l’Asie centrale. Je pensais que Samarcande était la capitale du pays. Faux, il s’agit de Tashkent.
L’Ouzbékistan étant un pays enclavé, désertique et sans accès à la mer, ses villes sont installées sur les zones les plus fertiles. Samarcande ne fait pas exception, irriguée par le fleuve Zeravchan.
Il s’agit d’une des villes les plus anciennes du monde, escale majeure de la route de la soie reliant la Chine et ses produits à l’Europe. Et çà se sent. Si aujourd’hui l’avion a remplacé les caravanes et que le pays est tombé dans l’oubli, son histoire et son sens du tourisme perdure.

Une ville qui en a vu, des aventuriers !
Samarcande en Ouzbékistan est surnommée la perle de l’Orient. Quand j’y ai atterri (en train, allez voir mon article), je me suis cru en pays Perse. Pourtant, la ville n’a jamais été une capitale Persane. Conquise par Alexandre le Grand ou encore Gengis Khan, c’est Tamerlan, l’empereur du Timour qui décide d’en faire son chef lieu. La richesse de son empire qui s’étend de l’Inde à la Méditerranée lui permet de construire de nombreux monuments grandioses. La ville attire alors en plus des caravanes les artistes et les voyageurs. On parle du 14ème siècle ! La particularité de Samarcande est que 700 ans plus tard (contrairement à beaucoup de capitales historiques qui ont été détruites ou pillées comme Babylone, Bagdad, Persépolis…) ses monuments sont extrêmement bien conservés. C’est surement la meilleure ville de la liste à visiter pour jouer à Indiana Jones.



La place du Registan :
C’est l’une des merveilles du monde et le symbole de l’Asie centrale. Au pied de ces trois façades bleues qui se font face, on est transporté dans un passé féérique, celui des mille et une nuits.
Le Registan (« lieu sablonneux » en Persan) était le coeur politique, religieux et commercial de la ville. C’était un vaste marché où se tenaient rassemblements, fêtes et exécutions. Aujourd’hui, trois Médersas (écoles coraniques) se font face :
- Ulugh Beg est la plus ancienne (1417-1420) ses mosaïques étoilées rappellent la passion scientifique du prince.
- Cher-Dor (1619-1636) est la plus reconnaissable : les mosaïques montrent deux tigres portant un soleil sur leur dos.
- Tilla-Kari (1646-1660) est la Médersa dorée. Mosquée principale, son intérieur est décoré d’or.
Derrière les façades monumentales, trois cours intérieures rectangulaires, entourées de galeries à arcades. C’est l’espace central de la vie de tous les jours. Autour de cette cour de petites chambres d’étudiants sont alignées sur plusieurs étages. Enfin, une mosquée et plusieurs salles de prières sont intégrées, parfois décorées avec des dômes et minarets. Pour rappel, plus une mosquée possède de minarets et plus elle est prestigieuse. (De 1 à 7).


Shah-i-Zinda, le coup de coeur :
J’avais vraiment en tête le Registan en pensant à Samarcande.
Mais c’est la nécropole de Shah-i-Zinda qui m’a vraiment blasté. Parce qu’il y a la plus belle vue sur les monuments du centre (on voit bien la mosquée Bibi Khanym sur la photo de gauche). Mais surtout pour ce couloir de mausolées ornés de mosaïques bleues.
Chaque tombe est un chef d’oeuvre miniature à la hauteur des personnes enterrées : faïence turquoise, céramiques émaillées, calligraphies coraniques. Le tout en superbe état.
Le site doit son nom à une légende, celle du cousin de Mahomet : Qusam Ibn Abbas serait venu à Samarcande pour prêcher l’islam mais aurait été tué. Malgré ce meurtre, son corps ne serait pas mort. Il reposerait vivant sous le site, d’où le nom de Shah-i-Zinda, qui veut dire « Roi vivant« .
Contrairement au Registan, le site est plutôt étroit, et donne l’impression de rentrer dans un lieu secret. Visitez le hors des heures touristiques (voir mon article sur le contre tourisme) sinon il y aura trop de monde ! PS : c’est payant mais comme tout en Ouzbékistan : pas cher.




Les autres choses à visiter à Samarcande :
Le Registan prendra beaucoup d’espace dans votre visite. Le ticket est l’un des plus chers d’Ouzbékistan (jusqu’à 15 euros) mais vous passerez des heures à l’intérieur des Medersas à imaginer la vie de l’époque. Les mosaïques sont vraiment très bien conservées à l’intérieur.
Je vous ai parlé de la nécropole Shah-i-Zinda mais il y a aussi le mausolée de Tamerlan, tombe du grand conquérant idolâtré dans le pays.
Autre bâtiment immense, la mosquée Bibi-Khanym, construite par Tamerlan pour sa femme était autrefois l’une des plus grandes du monde. Elle est encore en bon état, même si aucun rapport avec le Registan.
Enfin, l’observatoire d’Ulugh Beg date du 15ème siècle et rappelle que la ville de Samarcande était pionnière dans le domaine de l’astronomie. Cet observatoire est le précurseur de tout ce qui se fait ensuite en occident.

Combien de temps prévoir à Samarcande en ouzbékistan ?
L’Ouzbékistan se visite souvent en train. J’ai fait un article complet à ce sujet, allez y pour plus d’infos ! Le pays fait la taille de l’Espagne, et peu de gens y passent plus d’une dizaine de jours. Samarcande est donc une étape sur la route de l’Aral, l’ancienne route de la soie. Ce qui veut dire que les touristes restent une à deux nuits maximum dans chacune des villes d’Ouzbékistan. C’est bien dommage, surtout pour Samarcande, de ne pas prendre un peu plus le temps de s’imaginer la vie des caravanes à l’époque.
En plus, vu le nombre de choses à visiter, en ville et hors ville, deux jours c’est un peu court !
Si vous avez besoin d’aide, notamment pour le choix de votre base et des hôtels (j’ai plusieurs partenariats directs), écrivez moi via Odyssélux !
Où dormir et où Manger ?
Où Dormir :
J’étais en Ouzbékistan en sac à dos, sans budget. Malgré la grande histoire d’accueil du peuple Ouzbek, je pense qu’il est difficile de voyager dans ce pays avec des attentes sur la qualité du logement « à l’européenne ». Il vaut mieux se rapprocher au maximum du logement chez l’habitant, où vous serez accueillis comme des rois. Il y a mille guesthouses en ville, à des prix abordables, choisissez en une qui ne soit ni trop loin ni trop près du Registan, pour éviter le bruit le soir !
Où manger : (article « manger en Ouzbeq« )
Tous les touristes de la ville vont au Emirhan, qui a la plus belle vue sur le Registan. Faites comme eux, au moins pour une bière au coucher du soleil ! Fuyez au moment où les danseuses kitch arrivent. Là, si vous avez encore faim, allez au Shokhrukh Nur manger une cuisine Ouzbèque délicieuse et très cheap. Étonament, il y a beaucoup de restaurants asiatiques en ville…
Récap : Que faire à Samarcande en ouzbékistan ?
La place du Registan est le centre de tous les intérêts. Le soir, allez voir le spectacle son et lumière très kitch qui change complètement le lieu.
Le bazar Siyob : marché couvert
Le Mausolée de Tamerlan, tombe du grand conquérant idolâtré dans le pays.
Shah-i-Zinda est le plus bel endroit de Samarcande. Un corridor de mausolées richement décorés, qu’il faut voir au coucher ou lever de soleil, quand il n’y a personne.
La mosquée Bibi-Khanym, construite par Tamerlan pour sa femme, autrefois l’une des plus grandes du monde.
L’observatoire d’Ulugh Beg, qui date du 15ème siècle
Shahrisabz : ville natale de Tamerlan
Zeravshan : randonnées au début du massif du Pamir
En Conclusion :
Samarcande en ouzbékistan
C’est la ville la plus touristique d’Ouzbékistan. On est loin de ce qu’on peut voir en Europe, mais c’est à noter. Je ne vais pas dire que j’ai été déçu par Samarcande, mais ce côté mercantile m’a mis de côté. J’étais venu pour jouer à Indiana Jones, et ce n’est pas dans cette ville millénaire que j’ai pu le plus me sentir chasseur de trésor. Il est également étrange de se rendre compte qu’il y a des Medersa (certes moins impressionnantes) dans toutes les grandes villes Ouzbèques, et pas seulement à Samarcande. Mais même si je semble critique, en marchant sur la place du Registan, je prenais la pleine mesure de l’histoire du lieu, et de la puissance architecturale d’une des merveilles du monde.
Je rêvais de l’Ouzbékistan et de ses Médersa depuis des années. Mon imaginaire m’emmenais en Perse, mais c’est dans un pays soviétique très ancré dans son histoire que j’ai visité en 2024, seul et en sac à dos. J’ai souffert de la canicule (plus de 40 degrés tous les jours) mais çà c’est une autre histoire…