Être Indiana Jones à Boukhara en Ouzbékistan
Être Indiana Jones à Boukhara en Ouzbékistan
Indiana Jones, carrément ?
L’Ouzbékistan était tout en haut de ma liste depuis des années. Principalement à cause de Samarcande et de ses immenses Médarsas aux façades colorées de bleu. Et puis une fois sur place, je me suis rendu compte qu’il y avait des Médersas parfaitement conservées, dans presque toutes les villes Ouzbèques. Si Samarcande fait rêver et dépasse les frontières, n’oubliez pas Boukhara, au nom moins raccoleur mais qui regorge d’autant de merveilles. Entre cité médiévale, chateau en hauteur, souk moderne et cheminées qui montent vers le ciel, vous ne serez jamais déçus !
Même les aficionados de géographie connaissent mal l’Asie centrale. Je n’avais aucune idée de l’existence de Boukhara avant d’arriver en Ouzbékistan. C’est pourtant l’une des capitales de la route de la soie, et un arrêt obligatoire sur ma route vers l’Aral.
L’Ouzbékistan étant un pays enclavé, désertique et sans accès à la mer, ses villes sont installées sur les zones les plus fertiles. On le voit bien sur la carte en dessous. Après Boukhara, c’est le désert, et je l’apprendrais à mes dépens (l’histoire dans cet article).
20 siècles de bataille pour l'oasis :
Boukhara a une histoire aussi grande que son illustre voisine. Ses 140 monuments classés à l’UNESCO en témoignent. L’oasis est passée de mains en mains depuis l’antiquité (il y a encore de grands bassins au centre ville alors qu’on est en plein désert et qu’il fait 40 degrés).
La ville est d’abord conquise par Darius le conquérant perse puis Alexandre le Grand et Gengis Khan. Entre ces conquêtes, la culture islamique reprend le dessus, et çà se ressent dans l’architecture de la ville. Tours immenses, chateau fort aux murailles arrondies, mosquées un peu partout, et plusieurs souks.
La ville s’enrichit et attire en plus des caravanes des artistes et scientifiques de renom, comme Avicennes, un des pères de la médecine moderne. Si çà vous tente, vous pouvez être le prochain de ces illustres aventuriers !
La citadelle ARK :
Malgré son nom sorti tout droit d’un film Marvel, la citadelle est un haut lieu d’histoire Ouzbèque. Elle est en effet érigée au 16ème siècle par les Chaymanides, une dynastie Turco-mongole descendante de Gengis-Khan. Cette dynastie prendra ensuite le nom d’Ouzbeks.
Jusqu’en 1920, la citadelle servira de résidence aux émirs, qui sont ensuite destitués par les Russes. Ils en profitent quand même pour bien bombarder la citadelle, qui tombe en ruines, surtout pour ce qui est des appartements et harems des émirs. Dommage.
La citadelle a été rénovée ces dernières années, et malgré la chaleur, j’ai adoré avoir un point de vue plus haut sur la ville et ses autres monuments.
L’entrée d’honneur est monumentale. Les murailles, arrondies et rouges, sont comme faites de terre. La salle du trône, encore en parfait état malgré son ciel ouvert (il ne doit pas pleuvoir souvent) est un bijou.
Venez tôt le matin, quand le soleil n’est pas au zénith, sinon ce sera difficile. L’entrée est payante, mais comme partout en Ouzbékistan, il s’agit de quelques euros par personne seulement. Pour ce qui est des achats sur place, préférez le souk qui est l’un des meilleurs du pays, en plein centre ville !
Po-I-Kalon, le coup de coeur :
Je n’attendais rien de Boukhara, puisque je ne connaissait même pas son existence ! Je n’avais vu aucune photo. Pire ! Je souffrais assez vite de déshydratation pendant cette crise caniculaire de juin 2024. Il faisait plus de 40 degrés à l’ombre, tous les jours. Meaning, je ne pouvais pas sortir de la clim entre midi et 16h. J’ai donc « mal » visité Boukhara, en tout cas pas autant que j’aurai voulu.
Mais il me reste un souvenir magique de ma première soirée au sein de Po-I-Kalon, le complexe architectural qui comprend la mosquée Kalon, le minaret Kalon, érigé en 1127 et impressionnant du haut de ses 48 mètres et la Médersa Mir I Arad. C’est peut être le redoux de la météo, le côté anti touristique que j’adore (il n’y avait pas grand monde), mais je me suis senti comme Indiana Jones ou dans les milles & unes nuits dans ce complexe qui est le coeur spirituel de la ville. Un incontournable du pays !
La visite est payante (vous pouvez rentrer dans la cour gratuitement si le vigile est sympa) et hautement recommandée : certaines fresques à l’intérieurs sont inestimables !
Non loin de là, le souk est encore dans son architecture antique et n’a rien perdu de sa splendeur. Moins « attrape touriste » qu’à Samarcande, il y a pas mal d’affaires !
Manger et dormir à Boukhara :
Comme à Samarcande, il y a de nombreuses possibilités pour dormir. Et de nombreuses possibilités pas cher ! A Boukhara, moins d’options « luxe » mais plus de logements qui ont une histoire : à droite et à gauche, les deux caravansérail que j’ai pu tester. Celui de gauche est l’un des plus vieux de la ville, ce qui veut dire qu’il est en activité depuis près de mille ans !!!!
Pour manger, un peu plus de précisions en fin d’article, mais à Boukhara, les Plov et les Chuvchara ont une saveur spéciale ! Testez la cuisine de vos hôtes !
Les autres choses à visiter à Boukhara :
Liab I Khaouz est le complexe autour du bassin. Plusieurs médersas dont Koukeldash et Nadir Divan Begui sont disposés autour, en faisant le meilleur endroit pour le temps du déjeuner. Ces Médersas se visitent et sont remplies de vendeurs à la sauvette.
Au mausolée des Samanides, vous vous sentirez comme Indiana Jones. C’est l’édifice le plus ancien de la ville, daté du 9ème siècle. En plus d’être très différent des autres édifices, c’est LE lieu des férus d’histoire.
Je ne peux pas citer tous les bâtiments de la ville, il y en a plus de 140 classés à l’UNESCO. Le tchor minor, mosquée à quatre minarets, à retenu mon attention, mais promenez vous en ville !
Combien de temps prévoir à Boukhara en Ouzbékistan ?
L’Ouzbékistan se visite souvent en train. J’ai fait un article complet à ce sujet, allez y pour plus d’infos ! Le pays fait la taille de l’Espagne, et peu de gens y passent plus d’une dizaine de jours. Boukhara est donc une étape sur la route de l’Aral, l’ancienne route de la soie. Ce qui veut dire que les touristes restent une à deux nuits maximum dans chacune des villes d’Ouzbékistan. C’est bien dommage, surtout pour ceux qui évitent boukhara, une ville plus authentique et qui a encore plus à offrir que Samarcande ! Je vous conseillerai d’y rester le plus possible pour flâner (et éviter la chaleur).
En plus, vu le nombre de choses à visiter, en ville et hors ville, deux jours c’est un peu court !
Si vous avez besoin d’aide, notamment pour le choix de votre base et des hôtels (j’ai plusieurs partenariats directs), écrivez moi via Odyssélux !
Où dormir et où Manger ?
Où Dormir :
J’étais en Ouzbékistan en sac à dos, sans budget. Malgré la grande histoire d’accueil du peuple Ouzbek, je pense qu’il est difficile de voyager dans ce pays avec des attentes sur la qualité du logement « à l’européenne ». Il vaut mieux se rapprocher au maximum du logement chez l’habitant, où vous serez accueillis comme des rois. Il y a mille guesthouses en ville, mais celle où j’étais est un ancien caravansérail qui a plus de mille ans, et vous dormez dans les mêmes chambres qu’à l’époque… C’est pas cool çà ?
Où manger :
Chez mon hôte c’était exquis. Autour du bassin central, le midi quand il fait chaud c’est aussi une bonne idée, même si c’est plus cher et moins bon. Toute l’animation de la ville est là. Sinon testez Ayvan, juste pour l’architecture antique de la pièce !
Récap : Que faire à Boukhara en Ouzbékistan ?
La citadelle ARK. Témoin des dynasties passées et des guerres successives, le bâtiment est plus intéressant qu’en photo. Il donne en plus une hauteur qui permet de surplomber les monuments voisins, ce qui est rare en Ouzbek.
Po-I-Kalon, le complexe central de Boukhara, est magnifique. J
En Conclusion :
boukhara en ouzbékistan
Après ma légère déception sur Samarcande, que je pensais plus sauvage et qui s’est révélée finalement assez touristique, Boukhara a répondu à toutes les attentes que je n’avais pas. Malheureusement, touché par une déshydratation sévère, j’ai mal visité la ville et me suis contenté de ses classiques. C’était déjà suffisant pour remplir deux jours entier, et en prendre plein les yeux ! Ne ratez pas la ville en pensant que vous aurez déjà tout vu à Samarcande !
Je rêvais de l’Ouzbékistan et de ses Médersa depuis des années. Mon imaginaire m’emmenais en Perse, mais c’est dans un pays soviétique très ancré dans son histoire que j’ai visité en 2024, seul et en sac à dos. J’ai souffert de la canicule (plus de 40 degrés tous les jours) mais çà c’est une autre histoire…