Tolsaventures

Les 10 règles du Contre Tourisme

Les 10 règles du Contre Tourisme

Plus je voyage, et plus c’est LA question que je me pose. Pourquoi tout le monde va au même endroit ? Est ce que les vacances, c’est se prendre en selfie devant la Joconde ou le Parthénon au milieu de 300 touristes chinois ? Depuis 10 ans que j’ai fait du voyage ma passion, puis mon travail, j’ai trouvé une alternative. C’est le CONTRE TOURISME. Tout simplement aller où les masses ne vont pas. En plus d’être une variante plus écologique et sociale du tourisme, c’est assurément une variante plus économique. Si vous n’êtes intéressés ni par l’écologie ni par l’économie, soyez des humains curieux : allez voir ailleurs.

Les chiffres du surtourisme :

En 2025, 1,5 milliards de touristes traversent le globe, et 80% d’entre eux se partagent 10 destinations. Barcelone reçoit 32 millions de touristes pour une population de 1,6 millions d’habitants. Venise en reçoit 22 millions pour 250 000 habitants. On pourrait penser que la pause Covid a arrangé les choses, mais les chiffres attendus en 2030 seront quand même atteints.

 

La 1ère conséquence est écologique. Le tourisme représente 10% des émissions de CO2 mondiales (Nature Climate change). 80% des sites naturels sont menacés par la surfréquentation selon l’Unesco. Pour lutter contre le problème, pas de choix politique fort. Barcelone impose une légère limitation du nombre d’Airbnb. Venise instaure un ticket d’entrée à 5€ qui n’empêchera personne de venir. Dubrovnik et Sydney ont limité le nombre de paquebots par jour… à 10.000 touristes ce qui ne coincide pas avec une baisse. 

 

La 2ème conséquence est économique. Devant un secteur de plus en plus profitable, les prix explosent. +40% à Marrakech (voir mon article), +60% à Lisbonne, +70% à Bali. Çà a aussi du bon : tous les pays miroitent sur l’économie du tourisme et leur part du gâteau.

Règle numéro 1 : Pour chaque destination, il en existe une similaire moins touristique :

Le contre tourisme démarre avant même que vous n’ayez débuté votre périple. Plutôt que d’aller à Bali, à Santorin, à Barcelone, à Lisbonne, en Thaïlande, allez au Sri Lanka, visitez les Pouilles, préférez Tbilissi aux capitales Européennes, faites le Cambodge ! Il y a mille destinations à découvrir que vous ne voyez pas (assez) sur les réseaux sociaux. Je rentre de Bulgarie (mes articles ici), et le pays n’a rien à envier à ses voisins européens, peu importe ce qui vous pousse à voyager.

Et même si vous êtes dans une destination hyper touristique, Santorin en plein été (le pire endroit pour les agoraphobes), il y a des zones plus calmes, si vous faites le pas de côté : vous éloigner de la côte et dormir sur l’axe Fira-Kamari.

Si vous n’avez aucune idée, contactez moi j’en ai mille.

Règle numéro 2 : Dans le choix de la destination, la sécurité est un faux problème :

Tous les pays (on peut débattre) ont accès au développement via la mondialisation. TOUS érigent le tourisme comme une priorité. Croyez-en mon expérience : l’insécurité est un terme qui n’a plus de sens pour le touriste. Vous avez plus de chance de vous faire voler votre téléphone à Paris ou à Marseille qu’en Bulgarie, en Asie ou au MoyenOrient.

 

Exemple : une touriste française a été enlevée dans la région du Tassili, au sud de l’Algérie. Elle s’était en fait aventurée seule dans une zone trop reculée au mauvais moment et n’avait pas écouté les conseils de ses guides. Suite à cet enlèvement, France diplomatie a classé rouge la destination pour ses ressortissants, alors que l’Allemagne ne l’a pas fait. Résultat : plus de touristes français, mais pleins d’allemands !

 

Je ne dis pas qu’il ne faut pas éviter les pays en guerre. Mais il y a encore trop de craintes injustifiées chez les touristes occidentaux pour des pays qui sont aujourd’hui super safe. Contactez Odyssélux pour discuter de vos destinations !

Règle numéro 3 : Évitez l'heure du touriste :

Ça peut paraître un conseil bête. Même si vous visitez les lieux les plus touristiques du monde, comme la Sagrada Familia, la Tour Eiffel, la Grande Muraille de Chine, vous remarquerez que les masses subissent la dictature de l’estomac. Il ne s’agit pas tant d’éviter les heures de pointe, que de cibler les heures où les gens mangent et sont fatigués : tôt le matin, tard le soir, et entre midi et deux. 

Tant que vous le pouvez, ciblez une visite avant 11h, l’heure du touriste et des groupes ! Si vous êtes intéressés par la photographie, et que le lieu s’y prête, restez pour le coucher de soleil ! Il y aura toujours moins de monde qu’à 15-17h…

les 10 règles du contre tourisme

Règle numéro 4 : Soyez Curieux !

Je n’en peux plus des articles « top 10 des choses à faire » lol. L’algorithme google pousse les bloggers à écrire des articles putaclics pour faire plus de vues (oui, moi aussi). Mais quand on parle de voyage, on parle de curiosité. Il ne faut pas choisir une destination en fonction d’une liste toute faite, qui est sûrement un copier coller de Chatgpt. À la place, visitez des endroits que vous ne connaissez pas, des pays dont vous n’avez jamais entendu parler. Lisez un livre qui se passe dans votre destination avant de partir, et pas le routard ! Regardez un film qui vous mettra dans le bain. Faites le tour d’Instagram pour trouver des lieux underground et de googlemaps pour trouver vous-même les restaurants et les points de vue. Et si vous n’y connaissez rien, que vous n’avez pas le temps, laissez moi faire !

10 règles pour le contre tourisme
Geamana le lac toxique roumain

Règle numéro 5 : Apprenez les bases de la langue et des coutumes et rencontrer des humains :

Je suis un mauvais exemple, parce que je ne suis pas le plus sociable des voyageurs. Mais en me forçant à partir seul, je me force à rencontrer des gens. Qu’ils soient voyageurs ou locaux, vous partagerez plus avec eux qu’avec tous les guides qui sont payés pour vous parler. Comment les rencontrer ? Ça ne s’apprend pas, c’est une question de curiosité et de personnalité. Mais comme moi, forcez vous ! 

Et si vous êtes appli addict, il y a plein de possibilités pour vous aider à rencontrer des humains : compagnons de voyages, les applis de rencontre… L’autre possibilité est le voyage de groupe organisé, comme avec Weroad. Je n’ai jamais testé mais c’est parfait pour ceux qui ont peur de partir seul !

10 règles du Contre tourisme
10 règles du contre tourisme

Règle numéro 6 : Soyez un slow touriste :

Le slow tourisme, c’est refuser le rythme effréné du tourisme de masse et retrouver le luxe du temps. Quand on voyage, on a tendance à vouloir tout voir, tout découvrir. C’est une erreur accentuée par la culture de l’instant des réseaux sociaux. Le touriste de masse ne veut pas visiter Paris et vivre une semaine comme un parisien, il veut sa photo face à la Tour Eiffel, de la Joconde, sur les Champs Élysées. Trois endroits que les parisiens fuient comme la peste. Toujours à Paris, préférez passer une journée au bassin de la Villette ou sur le canal Saint Martin, surtout s’il fait beau. Le weekend, faites le tour des brocantes dans le 11 12 ou 13ème arrondissement. Si vous avez les jambes, flânez dans les hauteurs du 20ème

Vous aurez plus de facilités à rencontrer des locaux, à trouver le bon terrain de jeu pour votre curiosité en restant plus longtemps au même endroit. 

La randonnée des 7 lacs de Rila sac rouge

Règle numéro 7 : Voyagez léger :

Les low cost et les compagnies classiques font de plus en plus payer vos valises. Et c’est une bonne chose ! Déjà pour la planète, mais aussi pour être plus mobile pendant le voyage. Voyager léger permettra de privilégier les transports doux et pas le taxi à tout va. Et puis il ne faut pas le cacher, le contre tourisme, c’est aussi une affaire de style ! Allez Barouder !

10 règles du contre tourisme
10 règles du contre tourisme

Règle numéro 8 : Minimisez votre empreinte carbone :

J’écarte tout de suite la question de l’avion. Oui ce n’est pas le top. Mais pour la plupart des gens, difficile de relier en train Paris à l’Ouzbékistan aller-retour en 15 jours. Il faut savoir que c’est possible pour ceux qui ont le temps et/ou l’argent. 

Votre responsabilité écologique ne s’arrête pas à cet écart. Plutôt que de continuer à défoncer la planète, la démarche du contre tourisme permet d’essayer de compenser : diminution des distances à moteur sur place, transports doux, consommation locale, refus du plastique, et éviter les activités et hébergements absurdes (les piscines chauffées dans le désert d’Agafay par exemple). Chaque voyageur qui agit ainsi fait un peu plus basculer le monde du tourisme du côté plus responsable et lutte contre les pratiques absurdes.

Faut il encore visiter Marrakech en 2025 ?
Faut il encore visiter marrakech en 2025

Règle numéro 9 : éviter les dépenses made in china :

S’opposer au tourisme de masse, c’est aussi s’opposer au capitalisme. Plutôt que ramener le 10ème magnet à 5€ fabriqué dans la même usine en chine, adoptez une consommation plus consciente. Pensez à l’authenticité et soutenez l’artisanat local. Refusez les produits industrialisés identiques partout. 

Problème, le coût de l’artisanat. En Bolivie, pour acheter un poncho, j’avais 2 choix : 

  • Le marché du centre ville, tout made in china, avec des prix de 15-30€. 
  • À l’extérieur du centre ville, un village artisanal où une dame fabriquait elle même ses ponchos. Le prix : 200€. La coupe, la matière, incomparable. 
10 règles du contre tourisme

Règle numéro 10 : Pensez au tourisme social et solidaire :

Encore très mal encadré, le « volontourisme » est en train de prendre un nouvel essor. C’est une des façons les plus simples de respecter toutes les précédentes règles. Vous partez en vacances, oui, mais en échange d’un peu de votre temps, de votre expertise, de votre énergie, vous participez à un projet social et local. 

Le plus difficile, c’est de trouver la destination, l’organisme qui vous encadrera. WWOOF (le site qui a inventé le woofing), helpX ou workaway sont des sites où vous pouvez trouver votre bonheur. J’ai passé une été comme bucheron dans les alpes Italiennes en 2017. C’est un de mes meilleurs souvenirs de voyage, pour zéro euro.

En Conclusion :

Je suis absolument convaincu qu’il existe une lutte entre le tourisme de masse qui participe de la destruction de la planète, et le Contre Tourisme. Ce dernier est une vision plus moderne, plus juste, plus écologique, et qui permet d’assouvir bien plus la curiosité que de simplement visiter les lieux les plus connus de la planète. C’est un sujet qui me passionne et je suis tout à fait prêt à en discuter avec n’importe qui ! Bien évidemment, j’essaie moi même dans la mesure du possible de respecter ces règles quand je voyage ou quand j’envoie des clients à l’étranger. Faites de même !

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Retour en haut